Il y avait déjà eu plusieurs enterrements avant celui d'Edward Stevens, la guerre avait déjà eu raison d'autres vies qui comptaient plus aux yeux de la Chef des Tulips. Quand au mort, Marilyn ne l'avait connu, de loin, il lui semblait qu'il avait été chez les White Flats. "Il lui semblait". Parce qu'en fait, les aptitudes bagareuses de ce type avait tendance à le confondre avec un Riffle Bullet. Sérieux, ce mec était dangereux, le plus dangereux de son groupe a vrai dire... Ce qu'elle se dit alors, aucunement soucieuse du respect des morts ou du fait que l'enterrement ait lieu ou non, c'est que sa disparition affaiblirait les White Flats et que ça faisait en gêneur susceptible de mettre des bâtons dans le roues à la guerre en moins.
Mais comme il le fallait, Marilyn avait suivi les autres et s'était rendue à l'enterrement comme à l’accoutumée. Néanmoins, elle ne s'était pas donné le mal de porter le deuil, provocante comme à son habitude. Et depuis le bal du printemps, elle n'allait plus porter de robe d'ici au moins cinq ans. D’ailleurs cet événement récent réveillait en elle des souvenirs qu'elle n'aurait pas voulu, mais passons. La procession funèbre marchait à une lenteur exaspérante. Aux côtés de Mindy dans le cortège noir silencieux, elle profita de son ennui pour jeter des coups d’œil autour d'elle. Tout le monde s'était rassemblé pour cette occasion, aucun des chefs de manquait à l'appel, ni les professeurs.

C'est alors qu'une bourrasque fit trembler le corbillard et réveilla les marcheurs endormis. Le vent sifflait bizarrement, comme si il chuchotait. Un écho? Le vent portait des voix, mais Marilyn n'arrivait pas à comprendre ce qu'elles disaient, ses sourcils se froncèrent quand les voix devinrent de plus en plus claires et qu'elle finit par les reconnaître. Le vent portait ce qu'elle avait dit a la fin de la soirée du bal. Oui, aucun doute, il s'agissait bien des mots qu'elle avait échangé le soir même avec Mary-Jane Kins, quand le cadavre de Edward Stevens avait été « accompagné » jusqu'au hall par son destrier.
Dans le cortège, des chuchotements interrogateurs brisèrent le silence, et des regards suspicieux se mirent à balayer les visages, certains s'attaquant au sien.
Ce n'était pas possible qu'un écho soit aussi tardif, surtout qu'il n'y avait pas de vent le soir du bal... Une seule explication était possible : Le Wind Spirit. Un légende que l'on contait depuis toujours à Whiteriver Town, tout le monde la connaissait, avec ses histoires terrifiantes qu'on se raconte entre amis la nuit. Pour cacher le frisson et l'effroi qui l'avaient parcourue il y a quelques secondes et afficha son habituel sourire. Elles avaient donc eu raison, la mort de Stevens n'avait pas été naturelle. Enfin, la chose était évidente dès qu'on avait fait l'autopsie de son corps, ou ont avait repéré une forte hémorragie.

Si c'était un défi que l'esprit du vent lui lançait, Marilyn le relèverait, bien évidemment. Qui trouverait le fin mot de cette mort mystérieuse? Il faillait qu'elle motive ses troupes. Elle se tourna vers Mindy, souriante, sa voix forte couvrant les chuchotements alentour.

Elle s'en alla sur ces mots motiver le reste des Tulips, a travers la procession qui ne respectait plus du tout la mémoire du défunt, sauf les White Flats bien entendu. Une nouvelle occasion de mettre les Tulips un niveau au dessus des autres, et de prouver qu'elle ne sont pas que des brutes sans cervelles. Elle avait déjà plusieurs plans en tête, le premier étant de retrouver d’où venait le cheval portant son cavalier mort... Rien de plus simple, ce dernier avait sûrement laissé une longue piste de sang sur son chemin... Sans compter sur le traces de sabot. C'est par la qu'allait commencer l'investigation côté Tulips.

Il n'y a guère meilleurs façon de pourrir sa journée qu'un enterrement. Mindy detestait les enterrements, non seulement parce que ça lui rappelait la mort de ses parents, mais surtout parce que c'était ennuyant. En effet la jeune fille s'ennuyait au plus haut point comme beaucoup d'autres dans ce cortege. Ce long cortège qui comportait tout les groupes, tout les chefs, tout les professeurs. Cela a toujours été ainsi, pour tout les morts du moins depuis que Mindy était ici. C'était pas vraiment pas respect pour le mort mais plus part obligation, oui une obligation. Parce que Mindy comme beaucoup d'autre n'avait aucune envie de venir, de plus qu'elle ne savait même pas qui était mort, elle avait même oublié le nom. Elle savait juste qu'il était mort la nuit pendant le bal, qui avait était un désastre affreux.
C'est alors que le vent souffla, dans les cheveux de Mindy. Il dansait avec des paroles lointaines. Les voix devenaient plus claire. Soudain Mindy reussie a les identifiés, ces voix étaient plus que familères, oui nul doute c'était les voix des deux chef, Marilyn et Mary-Jane. Pourtant Marilyn était a coté, et Mary-Jane était loin, de plus Mindy savait qu'aucune d'entre elle n'avait parler. C'était des echos, de phrase passé.
Alors c'était ça, il y avait eu un meurtre, et c'est cela qui avait reveillé Wind spirit, L'esprit du vent. Mindy croyait en tout ce qui était magique, c'était ça part d'enfant, du coup elle ne fut pas vraiment surprise. Au contraire, Mindy devenait joyeuse. L'enterrement devint enfin interessant. Mindy n'était pas la seul a avoir entendu le Wind Spirit, et tout le monde commença a chuchoter autour d'elle. Parce que tout le monde voulait savoir qui a tué Edward?

«Je pense qu'on va devoir jouer les détectives, Mindy! On a intérêt à trouver le coupable avant que les autres nous passent devant! »

Marilyn s'avait vraiment comment motiver Mindy, et les paroles fit mouche. L'idée plaisait beaucoup a Mindy, c'était comme un jeu géant. La jeune fille n'avait plus qu'une idée, gagner! Et l'idée de faire équipe avec la chef était un avantage, de plus que Mindy avait eu comme pere un grand shérif, elle avait ça dans le sang. Marilyn s'ecarta un peu, pour parler aux autres Tulips, mais Mindy la suivit.

-"La victoire est à nous! Haha!"

Oh oui, il fallait la gagner, pour montrer la force indiscutable des Tulips. Pour cela il fallait s'organiser, et réflèchir. Tout cela plaisait beaucoup a Mindy qui finalement apprécia très largement ça journée, si seulement tout les enterrements étaient aussi drôles!

Le soleil aujourd'hui brille. Comme un jour habituel. Pourquoi ? Edward était-il à ce point inintéressant pour que Madame Nature l'ignore à ce point ? J'en voulais au soleil, j'en voulais au monde entier... Comment pouvait-on tuer un être comme lui ? Comment pouvait-on tout simplement tuer un être ? Humain ou animal peu importe aujourd'hui. J'aurais pu soupçonner le monde entier. J'aurais pu lui cracher à la figure toutes les horreurs que je pensais de lui, de ces injustices. Je hais la mort, ce sentiment amer qui nous rappelle que nous sommes impuissants. Que malgré nos illusions, rien n'y fera. C'est un monde où nos âmes perdues sont roulées dans la terre, ballottées par celles encore vivantes. Où les oubliées cherchent à trouver reconnaissances en parcourant nos rêves. Où nos cauchemars...

La marche est longue, fatiguant, douloureuse. Ce chemin pourtant si familier, au point que l'on oublie qu'on le parcoure. Aujourd'hui il me paraît interminable, comme si je le découvre pour la première fois. Il est le même sous mes pieds, le même que mon premier jour ici. Sauf que ce premier jour, mon coeur était gonflé d'espoir. Une promesse planait alors dans mon esprit, la promesse que plus aucun mort ne croiserai ma route. Voilà où j'en suis. Voilà qu'en chemin inverse, je suis le cercueil de bois poli où gît le corps d'un White Flat. Plus encore le corps, d'Edward. Je revois aujourd'hui toutes mes paroles échangées avec les élèves du pensionnat. Tous ces élans de vanité où j'affirmais que la paix arriverai un jour, qu'elle était peut-être déjà là. Une bonne farce que je me plaisais à croire. Où est-elle, cette paix ? C'est-elle en allée avec le corps du défunt ? J'aimerais courir, monter sur la voiture, ouvrir ce coffre, découvrir le visage souriant d'Edward, ses yeux brillants d'un éclat de vie. Mais que trouverais-je réellement ? Un corps froid, sans vie, des yeux clos. Et si je les ouvrai ? Ils seront vides. Des illusions qui disparaissent à la seconde. Une haine qui s'en suit.

Les larmes me montent de nouveau aux yeux. Ces larmes lourdes qui n'arrivent pas à s'écouler. Même après plusieurs jours. Ces larmes qui reviennent, chaque fois qu'une pensée horrible m'anime. La pensée que tous les moments passés avec lui ne seront plus. Que le temps passé avec lui ne pourra s'allonger. Que plus jamais son regard noir et mystérieux ne défiera l'horizon. C'est à cette idée précise que le sentiment de culpabilité me serre la gorge. J'aurais dû passer plus de temps en sa compagnie, j'aurais dû lui parler plus souvent, j'aurais dû lui sourire plus fort qu'à l'habitude, j'aurais dû lui rendre sa vie plus belle qu'aucune autre ! J'aurais dû faire tellement de choses, des choses irrécupérables... Il n'est plus là, je ne peux plus m'excuser. Je ne peux plus rien faire. A part retrouver celui ou celle lui ayant écourté ses jours. Aussi malheureux soient-ils.

Une eau salées ruisselle douloureusement. Mes joues humides, brillent au soleil. J'aimerais que tout ceci s'arrête. Quand soudain, le vent vient gifler mon visage. La brise nous apporte des voix connues, des voix résonnant dans mon esprit, des voix me faisant bien rire. Sans blague, un meurtre ! Mais non voyons tout le monde sait bien qu'on se retrouve naturellement une balle dans le corps. C'est la routine, une mort simple. Ce sarcasme me replonge dans une mélancolie sans borne. Oui, dans ce monde c'est une mort des plus banales.

Mon sanglot silencieux ne cesse. Je m'arrête, sors du rang. Je respire lentement, calme mon corps, gagne la lucidité. Les yeux encore bien humides, mes pupilles en eux deviennent noires. Le vent à cependant raison de nous apporter les paroles des Black Roses. Dans une loi, une mort artificielle ne reste pas sans justice. White Flats ou non, je n'hésiterai pas à l'appliquer, aussi sanglante soit-elle. Même si Jayce doit s'évanouir pour cela. En pensant à lui, je ne suis pas seule dans l'histoire. Je me retourne regarde le cortège morose. Aperçois Lily et Jayce côte à côte. Égoïste je les avais oubliés. Je redouble d'erreurs. Je les rejoins, le visage tristement souriant. Je prends le bras du grand blond. J'aimerais qu'il n'ait pas perdu ce sourire. J'aimerais que la chaleur de sa bonne humeur me soit contagieuse. J'aimerais que Lily ne soit pas triste. Je ne peux regarder leurs visages. On appelle cela une chef. Je me trouve pitoyable.

N'osant dire un mot, n'osant croiser leur iris, je fixe le cercueil maintenant éloigné. M'accrochant plus fortement au bras de Jayce, je poursuis ma marche silencieuse.

Rhaaaa mais comment ça craint de devoir se lever alors qu‘il n‘y a pas cours. Tout ça pour quoi on se le demande. Ha oui pour aller voir un macchabé, un type crevé, un mec dont on ne connaissait même pas l’existence. Mais contre mauvaise fortune bon cœur Devlin se trouvait bien dans le cortège funèbre. Il avait bien essayer de se soustraire à cette pénible corvée en allant se refugier en vile pour boire un coup et regarder les filles danser, mais un crétin de prof l‘avait alpagué avant sa sortie. Mince. Faut croire que le destin, ce grand farceur, voulait absolument le voir marcher comme un débile en suivant une foule qui se lamentait à demi. A demi parce qu‘il y avait des exceptions à la règle. Lui bien sur, mais aussi certaines comme Marilyn ou son tournesol de compagnie. Lui avec sa veste rouge il ne passe pas aperçut, mais ça il s‘en moque, vivement que ça se termine pour qu‘il puisse rentrer au dortoir ou bien aller en ville. Il n‘avait jamais compris tous ses simagrées, bon sang c‘est pas comme si l‘autre type allait voir ce qu‘ils faisaient pour lui ! Non lui il s‘en fichait bien à six pied sous terre, complètement refroidi le pauvre zigoto.

Ben oui pauvre zigoto. C‘est qui ce type déjà ? Pourquoi il est mort ? Non pas que ça lui fasse grand-chose, mais un White Flat reste avant tout un homme, et la perte d’un guerrier c’est mauvais pour les affaires. Le vent c’était mis a souffler doucement, come si lui aussi voulait murmure quelque chose…ha non ce n’est pas qu’une impression. Ces voix le Rifle les connait. Tout le monde d’ailleurs les connait. Tout le monde se regarde d’ailleurs. Le regard soupçonneux. Bande de peureux va. Tous ont le nom du Wind Spirit sur les lèvres. Cette vieille légende Devlin en a entendu parler bien sur, même avant de venir dans cette foutue prison qui tiens lieu d’école. Lors des chevauchés on raconte souvent des histoires de fantôme et Wind Spirit fait partie de ces histoires là. Pour les employés de son père c’était généralement le moment ou ils se fendaient la poire tout en crachant leur tabac le plus loin possible. Pour lui c’était autres chose. Toutes ses salades sur les esprits, les morts et que sais je encore, il n’y croyait pas vraiment. C’est vrai ça pourquoi les esprits iraient donc se briser l’échine pour faire entendre raison aux hommes ? Ils n’avaient donc rien d’autre à faire ?

Il jeta un regard autour de lui tandis que d‘autre yeux convergeaient vers sa silhouette. Ha bien sur...Les morts ne sont pas légion à la pension mais ils existent bel et bien. Que voulez ma bonne dame une guerre est un guerre. Oui mais là rien ne va plus. Que l‘on se dégomme entre élèves, Devlin est pour, même cent pour cent pour. Seulement si quelqu‘un d‘autre change les règles du jeu et se met à chasser sur son territoire alors là il ne répond plus de rien. Ce n‘est pas tellement pour l‘autre empaffé c‘est plus un problème d‘orgueil de chasseur, rien de plus basique en somme. Trouver un coupable dans cet amas de menteurs, de traitres et de potentiel assassin ce n‘est pas une chose aisée…et si Marilyn transforme tout ça en jeu cela peut devenir intéressant.

Mais pour lui ce n‘est pas un jeu de piste, sous sa chevelure blonde son cerveau n‘est pas programmé pour réfléchir, analyser et résoudre. Non pour Devlin c‘est un traque, une partie de cache-cache avec un gibier humain. Rien à faire de rétablir la vérité, rien a secouer le pommier de confronter celui qui à tuer devant la justice, la chose qui a oser s‘aventurer sur ces plantes bandes il va la débusquer et la tuer tout simplement. Etre un tueur de tueur est une chose si plaisante. Mais avant de débusquer sa proie il va devoir glaner des informations. Enfin ce n‘est pas comme si il connaissait parfaitement tous les coins glauques et insalubre de la ville et de ses environs. Quand à ce qui est de la Pension il peut toujours compter sur ses petits soldats.

« Bon ça craint ce truc…que quelqu‘un me file de l‘alcool que j‘arrive à supporter cet ambiance sinon je vais me mettre à danser la gigue irlandaise sur le cercueil »

Un de ces gars lui passa une gourde qu‘il déboucha d‘un coup de dent avant de s‘enfiler une longue gorgé. Cette marche lui semblait interminable et le silence pesait comme une chape de plomb sur les environs. Bonjour la joie…même le soleil se foutait de la gueule des élèves en dardant ses rayons droit sur eux. Saleté de temps va, rien ne valait une journée froide et pluvieuse pour un enterrement. Mais faut croire que même ça c‘était trop demandé au bon dieu. Devlin poussa un soupir en regardant derrière lui, la pension se faisait de plus en plus petite. Trop tard pour y retourner.

Edward Stevens... Le blanc-bec des White Flat. Le chien d'Ancolie. Mort ? Mort ? Laissez moi rire. Qui un jour aurait cru que c'était ce petit péteux qui allait mourir en premier. faut dire, il l'avait bien cherché non ? A toujours se montrer trop violent... Il était chez les White Flat que diable ! Son regard, ses gestes, la nervosité de ses main, le mouvement permanent de ses jambes. Il n'était pas fait pour ce groupe. Evidemment qu'il allait finir par mourir. Je ne pensais pas si rapidement.

Je le connaissais un peu pour avoir déjà traité avec lui dans un couloir. Il ne m'aimait pas, moi non plus. Mais il avait cette chose dans le regard qui fait que je me souviens encore de notre rencontre. Il est vrai que je n'ai pas une mémoire d'éléphant et je le reconnais tout à fait. Cependant, quand il y a quelque chose dont je dois me souvenir, je m'en souviens. Les étoiles dans ses yeux s'étaient éteintes. Plus de lune, plus de soleil, plus de lumière à quoi s'accrocher. A ce moment, on se réfugie dans l'inconscience ou dans la violence. incapable de fair un choix, il avait choisi les deux. Quel idiot ! Entre les deux, le mouvement est toujours le meilleur. La preuve, je l'ai choisi et je me noie dorénavant dedans. Sensation si agréablement irrespectueuse.

Je repousse les couvertures de mon lit, jette un regard autour de moi. Tout le monde est déjà parti... Et merde ! Pourquoi ils ont pas pensé à me réveiller ces idiots... Je vais me faire tuer... Oh, et puis rien à faire, c'est moi le prédateur, c'est moi qui tue, pas eux ! Sauf le chef... Il en saura rien, non, il en saura rien. Rapide comme l'éclair, un pantalon, une veste, rien de plus simple. J'effectue ensuite un brossage de dents minime, je dois bien ça à un mort. Qu'il soit fier de moi, ou je lui montre où frappe un Rifle quand il est en colère.Et ça fait mal... Très mal. Oui, il sera fier de moi. Pour en rajouter une couche, je place une rose dans mes cheveux. Une rose rouge, couleur sang, cueillie en sortant du dortoir. La rosée du matin est encore accrochée à ses pétales. Elle est belle et dangereuse. Comme Edward en réalité. Comme Edward.

Je pique un petit sprint jusqu'à la scène morbide. Tous en noir, ils sont tristes à en mourir. Ma chemise ocre fait tache. Tant pis, autant jouer le jeu de la gaieté jusqu'au bout. Je n'ai jamais compris pourquoi on offrait la tristesse comme dernière vision au mort. Dans mon enfance, une danse chantée était prononcée avec des mouvements énergiques. Les hommes, peinturlurés en rouge, les femmes, en jaunes. le sourire était sur toutes les lèvres. Pour que le mort puisse voir qu'on l'a aimé. Pour que le mort parte un sourire gravé sur son visage. Tout soit être beau. Tous ces visages grisâtres et sans intérêt ne servent à rien. A rien.

Les Rifle ne sont toujours pas arrivés devant la tombe. Un cortège funèbre, ça ? Laisse moi rire. Totalement désordonné de A à Z... Du Rifle tout craché. Le chef semble en rogne. Une bouteille d'alcool à la main, il gravit les pas qui le séparent du mort avec gravité. La flemme se lit sur son visage. J'esquisse un sourire. Il n'a jamais su mentir, le pauvre... Moi non plus, mais je ne fais pas parti de ce monde là donc ce n'est pas comparable. Arrivé à sa hauteur, je me calque sur le rythme du groupe. L'ambiance funèbre me donne envie de dégueuler. Où sont les toilettes ?

A la recherche de mes toilettes portables, je découvre Ancolie pleurant, pleurant, pleurant, pleurant au bras de Jayce. Ah, ces White Flat, ils ne savent vraiment pas se tenir. Les paroles des filles m'arrivent avec brutalité. Mon regard se durcit. Évidemment ! Ce garçon avec le regard si mélancolique n'aurait pu mourir sans aide... Je vais trouver cette aide et lui montrer qui est le roi. Le Roi, c'est moi et personne d'autre. Je concerte Devlin d'un coup d'oeil. Il a décidé de faire de même. Bien, je lui apporterais mes indices mais je veux garder une partie de la gloire tout de même.

Mary-Jane avait revêtu sa robe noire pour l'occasion, et quelle occasion ! L'enterrement d'Edward Stevens. Cet homme était si mystérieux... Mary-Jane l'avait beaucoup observé, il avait attisé sa curiosité. Mais pourquoi utilisait-il toujours une couverture pour cacher les titres de ces livres ?! Mais surtout, les oeuvres en question ne provenaient en aucun cas de la bibliothèque. Il faisait partit des White Flat, un groupe dont l'existence est toute aussi étrange que ses membres. Comment pouvait-on vouloir oublier la guerre ? Enfin en ce qui concerne Edward il ne l'avait pas vraiment oublié. Il savait se battre c'est le moins qu'on puisse dire. Ancolie devait bien s'amuser avec lui. Et qui sait peut être sait-elle quelque chose ? Mary-J. jeta un coup d'oeil à la chef des White Flat. Ses larmes et ses sanglots étaient tout ce qu'il y a de plus sincère. La petite Ancolie n'avait pas l'étoffe d'une Lady quand il s'agissait d'être impassible. Beaucoup trop émotive et extravertie, elle ferait presque pitié. Mais, Mary-Jane n'a pas de pitié, car il s'agit bien du sentiment le plus détestable au monde que la pitié. La chef des Orchids respectait un tant soit peu Ancolie Edelweiss, et le mort. Mais aucune pitié. Après tout, tout est inéluctable, Edward n'est pas mort sans avoir fait un choix. Si il avait, comme tout le monde participé au bal de printemps, il n'en serait certainement pas là aujourd'hui. Dans les yeux d'Ancolie on pouvait lire son incompréhension. Il semblait qu'elle n'avait aucune information à donner...

Soudain une bourrasque de vent fit voler avec force le jupon de la jeune femme. Un vent pénétrant et indescriptible. Ce "vent". Il y avait eu plusieurs mort dans cette guerre, chaque perte est toujours un malheur cela va de soit, toutefois il n'y a que dans quelque cas que ce "vent" souffle. La grand-mère de Mary-Jane lui racontait souvent quand elle était jeune. C'est devenue un conte pour enfant avec le temps. L'histoire d'une tribut indienne, où une jeune indienne, la fille du chaman, fut emporté par une tornade. Son père était si triste qu'il l'invoquait tous les soirs, mais son invocation eu des conséquences, la jeune femme devint l'esprit du vent, elle fut condamné à errer sur terre pour l'éternité. Mais ce qui était important dans ce conte, c'était la façon et la raison de ses invocations. Le chaman lui demandait souvent, à elle qui voyait tout, comment les guerrier ou les membres de la tribut étaient mort. Wind Spirit comme on l'appelle, possédait la vérité. Son père ne fut pas immortel et rejoint la ligne astrale. Mais Wind Spirit demeura sur les terre de Whiteriver Town. Grand-mère Jane rajoutait souvent que Wind Spirit revenait quand une mort n'était pas élucidé.

Mary-Jane se souvenait de son visage avachit sur sa monture. Mary-J. eu un haut le coeur au moment où sa mémoire lui rappela le sang dégoulinant sur le côté du cheval. Faisant mine de rien, elle suivait le cortège bien gentiment. Elle observait un silence religieux pour ne pas perturber la procession. Mais il fallait croire que ce n'était pas le cas de tout le monde. Enfin un écho arriva à ses oreilles, la conversation que Mary-Jane avait eu avec Marilyn. Wind Spirit s'était levé, et mettait fin à la procession et au calme. On arrivait enfin devant le trou fraichement creusé. Le cercueil y fut déposé. C'était la fin de la cérémonie. Les Tulips n'avaient pas attendue la fin, pas vraiment surprenant.

Mary-Jane look around her, and see Clara-Rose and Mélissa. She going to tell them something about the death of Edward Stevens.

Clara-Rose, Mélissa, you know Wind Spirit wake up... The pieces don't fit, Edward was so strange but his death is not natural. We have to find who and why. I propose to you some missions. I will go to see the secretary and ask her if she know where he was sensible to make the night of the Springs Bal. Both of you can going to see his parents, they live in Whiteriver Town.

Mary-Jane part donc de son côté voir la secrétaire. Une fois devant le bureau du secrétariat, elle lui adresse son plus beau sourire de courtoisie.

Bonjour Madama, je souhaiterais vous demander quelques renseignement. Savez-vous si feu Edward Stevens devait aller quelque part le soir du bal de printemps ? Etait-il toujours dans l'enceinte du pensionnat ?