Leçon d'humilité, ça te tente ? (pv Melissa Natrella)

Des fleurs, des fleurs, des fleurs, des fleurs et encore des fleurs... Toujours des fleurs. Comme d'habitude, des fleurs. Pour ne rien changer, des fleurs... Bref, des fleurs... J'en ai marre ! Ras-le-bol des fleurs. Au pensionnat, nous sommes entourées de fleurs insupportables et là, maintenant, tentant de trouver un minimum d'espace sans fleurs, je me retrouve au milieu de cette prairie remplie de coquelicots et de verdure. Pourquoi suis-je obligé de... Ok, je n'en suis obligé en rien. En rien.

Pour tenter de faire évoluer ma vision des fleurs, regardons-les avec plus de précautions. Plus de patience. Je peux le faire, je suis le Roi et je me dois de faire attention à tous mes sujets. C'est nécessaire pour être un Roi que l'on n'a pas envie de virer de son trône. Bref, revenons-en à ces sujets désagréables.

Une tige verte, éclaircie par le soleil de cette après-midi, s'étire à l'infini infiniment petit. Des fourmis rouges grimpent sans effort sur ce parcours interminable. Des feuilles vertes poussées par cette force invisible qu'est le vent, toujours plus loin, toujours plus haut. Des gouttes d'eau, minuscules les arpentent ou restent figés, actrices d'un jeu qu'elles mêmes ne comprennent pas. Des pétales rouges comme les yeux étranges de Niel. Un se flétrit, un autre est plus grand que deux réunis. Un mélange, un ensemble. Du pollen qu'une abeille butine, rentrant dans la plante propre,. Elle en ressort telle une reine, enrobée dans cette poussière dorée, elle peine à s'envoler.

Je me retourne, toutes ces fleurs sont exactement les mêmes à quelques différences près. Elles forment la prairie. Un tout. Elles regorgent de nourriture pour tous les insectes qui en ont besoin. Ah, c'est beau la nature non ? Une utilité pour tous mais jamais pensant à soi-même, elle nous contemple de sa grandeur pour nous écraser, nous les Hommes. Nous ne sommes rien pour elles. Nous devons apprendre l'humilité d'elle. Ce qui me paraît impossible. Ce qui nous paraît à presque tous, impossible. Je me tairais donc sur ces fleurs. Sur cette science incompréhensible. Pour une fois, je ne donnerais pas mon avis. Je resterais tel un chien à regarder ce qui ne peut être observer.

Juste un petit problème qui trouble mon observation. Je dirais même un gros problème. Que fait cette rousse longiligne à côté de mon corps étendu ?

"- Quand tu auras fini de contempler ce qui doit-être contemplé comme par exemple mon corps sans défaut, tu pourras m'expliquer ce que tu fais là, non ? "