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 Les Treize Coups de Minuit.

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Alexandra Calendea
Alexandra Calendea

Messages : 82
Date d'inscription : 19/05/2013
Age : 25

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MessageSujet: Les Treize Coups de Minuit.   Les Treize Coups de Minuit. I_icon_minitimeDim 19 Mai - 20:47

The orchids
CALENDEA Alexandra



Nom : CALENDEA
Prénom :Alexandra
Date de naissance : Je naquis un beau jour dans le mois de juin, alors qu'il pleuvait des torrents malgré la saison qui se devait d'être chaude et douce. Ce fut le deuxième jour de ce mois, alors qu'il était minuit.
Âge :Je possédais seize années, ce qui était tout de même assez jeune, avouons-le nous.
Groupe : Le groupe auquel j'appartenais était celui de The Orchids.
Orientation : J'étais bisexuelle, même si je penchais beaucoup plus pour les hommes. À vrai dire, je n'avais jamais éprouvé de l'attirance pour une femme, mais cela arrivera peut-être un jour.


À quoi est-ce que je ressemblais ? Je ne le savais pas vraiment. J'avais toujours détesté me voir, que cela soit de façon directe ou indirecte. Je voyais le monde de mes yeux, sans jamais l'observer en me comprenant dedans. Alors pourquoi devrais-je m'occuper de ce que je pouvais bien être ? Pourtant, malgré mes résistances, j'avais déjà croisé des miroirs. Quelques uns, certes, pas énormément, mais trois ou quatre tout de même.
J'avais des yeux... Étranges. Oui, c'était cela. Ils étaient étranges. Chaque fois que je m'étais observée dans une surface réfléchissante, ils changeaient de couleurs. bien évidemment, c'était dû aux différentes lumières et à l'éclairage des lieux où je me trouvais, mais c'était tout de même troublant. La première fois, j'étais dans une grande étendue d'eau : je me baignais. C'était un lac clair, où l'on pouvait voir le fond. Il était pur, si bien que j'avais ressenti le besoin de goûter à sa grâce. Tandis que je sortais de l'eau, je fis tomber ma chaînette en or que j'avais constamment au poignet. Me penchant pour la récupérer, je vis mon reflet à ce moment là. Et mes yeux étaient d'un bleu triste et terne. Qui ne respirait aucune émotion, si ce n'était qu'ils étaient un peu écartés à cause de la surprise de me voir. La deuxième fois, j'étais dans une forêt. Une deuxième fois, c'était ma chaîne à mon poignet qui était tombée. Alors que je me baissai pour la ramasser, j'aperçus juste mes yeux dans un éclair lumineux de l'or qui la composait. Ce ne fut qu'un bref instant, mais c'était largement suffisant. Le bleu avait disparu, cédant sa place à un vert tout aussi ennuyé. Sans vie. Et la troisième, c'était devant un miroir, tout simplement. Au départ, je n'avais pas compris que c'était moi. J'avais juste vu une jeune femme aux yeux noirs et profonds. Par la suite, j'avais demandé à un passant de couleur ils étaient, et il m'avait répondu « De la couleur du vide, mademoiselle. ». J'en avais donc conclu qu'ils étaient noirs, et que c'étaient juste à cause des jeux de lumière qu'ils étaient devenus bleus ou verts.
Mon visage, je l'avais observé lors de cette troisième fois, quand j'étais devant un vrai miroir. J'étais restée quelques instants, indécise à ne pas savoir comment réagir devant moi-même. Dans un geste inquiet, je mettais pencher vers l'avant, rapprochant ma tête de la surface révélatrice. J'avais vu mes yeux si étranges se plissaient sous l'effet de la méfiance, et ma bouche s'était pincée, refoulant les lèvres pulpeuses qui la composaient pour les rassembler dans une mince ligne perplexe. Quand j'eus compris que c'était moi, je mettais brusquement redresser, faisant voler mon court carré brun et rendant mes joues roses. Ainsi, ces dernières étaient accordées avec la couleur de ma bouche, qui reprenait par ailleurs sa moue boudeuse. Souvent tirées vers le bas, les commissures ne semblèrent pas vouloir se redresser elle aussi pour faire un beau sourire. Je crois que si j'avais essayée de sourire, j'aurais eu un petit sourire hésitant et incertain, pas forcément très beau mais possédant un certain charme tout de même. Sûrement à cause de ce petit côté timide et touchant. Mon nez s'était ensuite plissé, et son bout arrondi s'est abaissé dans un geste purement hautain. Pendant ce temps, je portai un regard hésitant à ma silhouette. J'étais grande. Un mètre soixante-dix et quelques poussières, c'était pas mal, avouons-le. Pour autant, je n'avais pas beaucoup de forme. Mes jambes, fines et musclées, n'avaient au bout qu'un fessier peu généreux, et mon ventre plat et qui répondait parfaitement à mes dures heures d'entraînements, n'avait lui aussi qu'une poitrine peu plaisante, pas complètement plate mais pas énormément fournie non plus. Mes bras étaient les mêmes que mes jambes, et se terminaient pas deux mains aux doigts enchanteurs.


J'étais quelqu'un de difficile, du moins c'était ce qu'il me semblait. Je n'arrivais pas vraiment à me définir moi-même, sauf si cela était pour donner les points essentiels de mon étrange caractère. Ou du moins je le jugeais ainsi.
Tout d'abord, j'étais quelqu'un d'extrêmement susceptible, qui supportais vraiment très mal les moqueries ou autres propos blessants de ce genre. J'avais beau tenter de ne pas y prêter mon attention, de les ignorer, ils me faisaient de la peine. D'une façon que je ne pouvais m'expliquer, savoir que les autres trouvaient quelque chose à redire sur mon physique ou mon comportement - si ce n'était pas les deux - me faisait souffrir. J'aimais me savoir parfaite, même si je ne l'étais. J'aimais savoir que personne ne pouvait me faire de remarques désagréables. Seulement, la chance étant contre moi, j'avais du essuyer depuis toute jeune les moqueries des uns et des autres. Je me revoyais encore, assise sur un banc, seule, en train de lire un livre, tandis que des filles de mon âge passaient et me jetaient quelques paroles venimeuses. La honte que j'avais ressenti à cet instant bouillait furieusement en moi, et continuait de bouillir pour longtemps encore. Jamais je ne pourrais oublier leurs paroles volontairement blessantes, qui étaient une manière comme une autre de me montrer que je ne pourrais jamais les égaler. Comme si j'avais envie de leur ressembler. Pourtant, c'était bien vrai : j'avais envie d'être aussi mesquine et hautaine qu'elles. Elles étaient fortes, et l'humiliation qu'elles m'avaient donnée n'en était qu'une preuve parmi une autre. Moi, j'étais faible. Faible et susceptible.
La haine qui grandissait chaque jour en moi fut comme une essence qui ravivait sans cesse ma vie. Quel âge avais-je lorsque j'eus cette terrible révélation ? Oh, j'étais jeune, peut-être un peu trop même. Mais les lois qui régissent ce dur monde se fichait bien de savoir quel âge j'avais à l'époque. Elles voulaient juste une petite victime innocente à écraser sous leur poids. Dommage pour elles, je ne m'étais pas laissée faire. Cette colère sourde et furieuse en moi était telle une tempête qui ne demandait plus qu'à éclater. Et je comptais bien le faire un jour ou l'autre. D'ailleurs, cela arriva bien plus tôt que prévu, à peine une année après que j'eus ma première révélation. Mais vous découvrirez les faits plus tard. Sachez juste que cette haine immense que j'éprouvais était un fléau qui me donnait une force immense, qui pourtant me consumait inlassablement. C'était terrible. Elle me rongeait chaque jour, me brûlant de sa terrible soif. Alors je dus trouver un moyen pour l'apaiser : la pratique des arts de combat, quels qu'ils soient. Au départ, j'étais simplement parti pour du corps à corps, mais passer un moment, la douleur revint. Cet unique sport ne suffisait plus. Je me mis donc à la gymnastique, et ma souplesse vint se rajouter à ma force. Mais une nouvelle fois, ce n'était pas suffisant. Je me mis à essayer divers nouveaux sports tout aussi variés les uns que les autres, mais aucun n'était suffisant. Et un jour, alors que je marchais dans une ruelle, je vis par terre un livre tout aussi étrange que moi. Poussée par un instinct dont je ne connaissais la venue, je le pris et le fourrai dans ma poche. Le soir même, je le lisais de façon vorace, alors que ma colère s'apaisait enfin. Je ne souffrais plus, du moins plus pour ce soir là.
Les livres devinrent une habitude pour moi, et plus j'en lisais, plus je devenais cultivée et intelligente. Les secrets du monde se déroulaient peu à peu sous mes pieds. Je deviendrais peut-être un jour quelqu'un d'extrêmement importante, même si cela ne m'intéressait pas trop. Je n'aurais jamais les épaules nécessaires pour ce genre de rôle. J'avais réussi à vaincre les mesquineries de la vie, mais ça n'irait jamais plus loin pour moi. Car malgré ma combativité, je demeurais ce que j'étais. Une personne qui ne parlait pas beaucoup, et très discrète, sachant se faire oublier rapidement. Les gens se rappelaient pas souvent de moi, mais moi je me souvenais toujours d'eux. Lorsqu'un visage croisait ma route, il ne la quittait jamais. J'avais le don de me rappeler de quiconque m'ayant parler ou regarder ne serait-ce qu'une fois. Et parfois même, je mettais les connaissances que m'apportait mon groupe à mon service. Bien souvent je connaissais une personne avant elle. Cela ne devait-il pas faire peur de se voir confronter à quelqu'un dont on ignore tout de lui alors qu'il nous connait ? Pour autant, je n'en profitais pas à tort et à travers. Je n'aimais pas énormément la compagnie humaine, si bien que je restais souvent à l'écart. Je bossais donc souvent en solitaire, préférant n'en vouloir qu'à moi si je comme tais une bévue qu'à un autre. De plus, si la faute venait de ma part, cela me tuerait d'avouer que j'aurais gaffer. Car en plus d'être susceptible, j'étais du genre à toujours vouloir avoir raison. Très agaçant, non ? J'étais agaçante. Je tenais probablement ce trait de ma mère qui était une véritable harpie. Enfin, il me devait bien avouer que je n'étais pas mal dans le genre non plus, à toujours rester en retrait et à jeter des regards hautains à ce qui osaient me parler alors qu'ils ne faisaient pas partis de The Orchids. Ces dernières étaient bien les seules à qui je pouvais parler. Car c'étaient elles l'origine des moqueries alors que j'étais petite. Car c'étaient elle qui m'avait ( ou avaient ? Désolée je sais pas. /o ) insufflé la force de devenir ce que j'étais.
Malgré tout, il subsistait en moi une part sombre et délaissée, une petite partie de mon esprit que j'espérais tristement laisser couler jusqu'à l'oublier. Sauf que je ne pouvais le faire. Part intégrale de moi, je ne pouvais l'effacer comme on effacerait une belle erreur. J'étais mélancolique. Nostalgique du temps où je ne cherchais pas à être la meilleure pour me défendre de quiconque me roulant du mal, j'étais un être au coeur meurtri. Il existait quelque part dans ma vie un moment où un événement s'était produit et m'avait rendu si triste que je ne pourrais jamais savoir pourquoi. Était-ce dû à l'horloge qui sonnait Treize Coups à Minuit ? Ou simplement à cause de moi, petite chose déçue de ce que pouvait offrir la vie ? Blessée dans mes désillusions, j'étais devenue renfermée, et lorsque j'étais seule, les larmes s'échappaient de leur cage pour sauter le long de mes joues, dans une fuite désespérée. Qu'était-ce donc, cette erreur impardonnable ? Si grande qu'elle puisse encore me tourmenter encore maintenant ? Je n'avais aucun souvenir qui aurait pu expliquer cet étrange phénomène. J'étais seule, et je le savais. Était-ce cela ? Non, cela remontait bien plus loin encore. Je me souvins que déjà toué petite j'étais prise par cet étrange sentiment qui me rendait si amère du temps antérieur.


Il était environ vingt deux heures, à quelques minutes incertaines. Comme d'ordinaire, j'étais assise sur mon banc, ma petite peluche en forme de nounours dans mes bras. J'étais seule, dans le froid glacé qui me donnait presque des frissons. Presque. Car il me semblait à ces instants que rien n'était plus froid que mes relations avec les autres. Je n'avais pas d'amis, 'mais cela n'avait rien d'étonnant. Surtout si on prenait en compte que je n'aimais pas parler et que je ne savais pas sourire. Il n'était donc rien à mon avantage, mais ça ne me gênait pas tellement en fait. J'aimais le doux son qu'avait le silence, il me permettait de mieux me consoler dans ma solitude, de me dire que finalement, il était recommandé d'être seule que mal accompagnée. Un courant d'air plus frais que les autres passa, et cette fois, je ne pus retenir le tremblement qui m'étreignait. Une petite fille de mon âge apparut dans mon champs de vision. Non, pas elle ! Ses longs cheveux blonds de princesse sautaient joyeusement au rythme de ses pas joyeux, alors que j'entendais déjà son rire surfait, trop parfait pour être sincère. Il était rare que je puisse détester quelqu'un, mais j'éprouvais une aversion sans borne pour elle à l'époque. Je la considérais comme responsable de tous mes malheurs. Aujourd'hui, je la remercie. De façon, inconsciente, elle m'avait aidée à devenir celle que je suis.
« Hé, mais qui voilà donc ? fit cette petite peste. Ne serait-ce pas je suis toujours toute seule ? Où sont tes parents ? Ah oui, mais c'est vrai, tu n'en as pas ! À moins qu'ils ne t'aiment pas, si bien qu'ils te laissent dormir dehors ? »
J'avais envie de lui sauter à la gorge, et de serrer mes doigts si fort qu'elle ne s'en serait jamais relever. Mais à la place, je plaquai juste mes mains sur mes oreilles. Mon cœur avait mal, d'une façon ou d'une autre. Il me semblait qu'il avait été piqué par une aiguille et qu'en essayant de l'enlever, je n'avais fait que l'enfoncer un peu plus profondément. J'avais envie de crier, mais je ne pouvais pas. Mes lèvres restèrent scellées dans un sentence mortellement silencieuse, dénuée de toutes paroles. Alors que moi, misérable enfant, sentais les larmes venir, je ne pus les arrêter. Elles coulaient, coulaient encore et encore. Elles étaient des flots indomptables, deux torrents qui possédaient une tristesse en soi qui me paraissait infinie. Ils étaient déchirants, réels et indésirés, mais présents tout de même. Je me perdais dans ma douleur intérieure alors qu'une main chaude se posa sur mon épaule avec tendresse. Je levai ma petite tête désastreuse, et observai avec stupeur celui qui s'était penché vers moi.
« Tu es toute seule ? Allez viens, ne reste pas dehors, on va t'héberger pour la nuit. »
Ses cheveux, oh oui, ses cheveux étaient blonds et dorés comme ceux d'un prince. Et c'était un homme, un homme ni âgé ni jeune, sûrement entre les deux, soit à peu près quarante ans. Il avait les mêmes yeux que cette petite peste, celle qui me traumatisait depuis tout ce temps. Pourtant, à son inverse, il faisait preuve d'une tendresse touchante envers moi. Personne ne m'avait jamais prêté attention, et voilà qu'un homme ressemblant étrangement à la petite peste si méchante avec moi le faisait. J'en étais agréablement touchée, si bien que je me laissai faire complètement lorsqu'il me prit dans ses bras pour m'amener avec lui. J'étais en hauteur, le regard perdu, et la fillette blonde que je détestais tant était au sol, l'air contrariée. Pour une fois, c'était moi qui avais gagné une bataille parmi toutes celles de notre guerre enfantine. J'en étais fière, heureuse d'avoir un sauveur dont je ne connaissais le nom. Mais je finis parle connaitre : lorsqu'il me déposa au sol, nous étions devant une jolie maison pastelle qui me donnait un sourire naïf. Une femme du même âge que l'homme apparut, et quand elle me vit elle eut un froncement de sourcil.
« Ma chérie, montre ta chambre à ton amie pendant qu'on parle, moi et papa, dit-elle. »
Malgré ma jeunesse, j'avais en moi les formules de politesse solidement ancrées, si bien que je ne pus retentir une petite grimace en l'entendant prononcer ses paroles si impolies qui ne voulaient que signifier un renvoi des moins susceptibles. Quel âge avais-je déjà ? Oh, sûrement la dizaine d'années, peut-être un peu moins. Pourtant, j'étais tout à fait capable de déceler les émotions humaines, de les comprendre et de jouer avec. Enfin, quand j'en avais l'occasion, ce qui se présentait assez peu. J'avais été donc amenée dans la chambre de la peste blonde, et alors que je passai devant les deux adultes, j'entendis la mère dire : « Andrew, il va falloir que tu arrêtes de ramener des petites filles perdues sans cesse. ». Si le comportement de l'homme me touchait, celui de sa femme me blessait. Presque autant que les paroles venimeuses de la fillette. D'ailleurs, elle et moi gravions quelques marches avant de rentrer dans un bel intérieur, aux couleurs harmonieuses et aux meubles finement décorés. Je n'eus cependant plus de temps pour admirer les lieux, car la peste me donna un coup de pied pour me faire signe de continuer. Nous nous avancions donc jusqu'au une autre pièce, plus petite, aux volets fermés et avec une faible lumière qui filtrait de la bougie sur la table de chevet. Un nouveau coup me fit réagir, me poussant pour laisser l'autre passer. Une fois cela fait, elle s'assit sur son lit comme une reine se placerait sur son trône, tout en me jetant un regard mesquin et hautain. Il brûlait d'une haine féroce et non contenue, flamboyant avec béatitude parmi cette mer de sentiments mauvais.
« Mon père a l'habitude de ramasser des chiens errants et sans collier. Tu vas peut-être dormir ici cette nuit, mais c'est tout, après du dégage. C'est clair, la débile ? »
Je ne lui répondis pas, préférant de loin rester plantée au milieu de sa chambre, telle une tache gâchant le plus exquis et le plus doux des tableaux. Elle éclata d'un rire qui me fit froid dans le dos, bien plus glacé que l'air dehors. J'avais toujours ma petite peluche de nounours entre mes bras serrés contre moi, et j'avais l'impression de la serrer comme si c'était la dernière chose que je possédais. La fillette dut s'en rendre compte, car lorsqu'elle observa mon unique souvenir de mes parents, ses yeux s'allumèrent d'une brusque étincelle vile.
« Oh, mais c'est qu'il est bien moche, ce doudou ! Tu dors encore avec ? Et j'imagine que tu dois sucer ton pouce aussi. Montre moi donc ce chef d'œuvre, la débile. »
Je me tus, cloîtrée dans mon silence réconfortant. Seulement, la peste tendit les bras pour recevoir mon nounours, et quand elle vit que je ne lui donnerai pas, elle se leva, menaçante, et s'approcha de moi. Lorsqu'elle parla, sa voix était déformée, devenue hideuse par cette colère noire qui la rongeait. Ce fut donc en grinçant affreusement des dents qu'elle reprit :
« Donne le moi. Tout de suite. »
Je n'eus pas de réaction pour autant. J'étais une tombe, muette contre son gré. Était-ce la peur qui me nouait le ventre ? Non, c'était une émotion bien plus dangereuse, un remuement dans mon ventre qui me donnait un haut le cœur de dégoût. La haine qu'elle ressentait envers moi, je la ressentais aussi. Ce sentiment amer et indésirable, qui nous colle à la peau alors qu'on tente maladroitement de le refouler au plus profond de notre être. Peine perdue, toutefois. Mes petites mains maintenèrent leur emprise sur cette peluche si importante à mes yeux, tandis que la fureur emplissait mon regard.
« Je te l'ai dis de me le donner ! Tu es aussi débile que sourde, sale con** va ! Tu sers à rien, donne le moi ! »
Et sur ces si gentilles paroles, la peste essaya de me voler mon nounours. Je ne me faisais pas d'illusions : elle le voulait uniquement parce qu'il m'appartenait. Il n'y avait que cela qui l'intéressait, voler les affaires des autres. Étrangement, ça ne m'étonna même pas de voir sa bêtise. Pourtant, je sentis ses ongles s'enfonçaient dans ma peau alors que mon précieux [ Parodie du Seigneur des Anneaux version petites. x\ ] s'échappait lentement mais sûrement de mon emprise de fer. Les larmes coulèrent de nouveau sur mes joues, creusant des sillons toujours plus profonds. Comme si ils ne l'étaient pas assez déjà ! Ou bien, ils ne l'étaient pas si profonds que cela, et que ce n'était qu'une folie créée par mon esprit dérangé. Je sentis ensuite une main qui s'accrochait à mes cheveux pour les tirer, et cette fois je fus bien obligée d'avoir une réaction. Je poussai un cri de douleurs, qui fut suivi par les bruits de pas d'une personne précipitée. La porte s'ouvrit brusquement, laissant apparaître mon sauveur avec une mine inquiète. Sa bouche Formula quelques mots qui ne se firent jamais entendre, car en me voyant si larmoyante, il se jeta sur moi et me prit dans ses bras. Ainsi, je pus remarquer que la peste était retournée sur son lit sagement. Tandis qu'il me demandait si j'allais bien' elle passa son doigt sur sa gorge en minant le geste d'une lame d'épée qui trancherait une veine. Pour appuyer ses propos, elle sortit discrètement de sous son oreiller une dague, fine et brillante. Le message était clair pour moi : je ne devais rien dire. Alors, même si mon mensonge m'arrachait tout les sentiments positifs en moi qui me restaient, je m'exécutai, telle une poupée désarticulée.
« J'ai froid, si froid. Mon corps est glacé, si glacé. J'ai mal, si mal. »
Et pour appuyer le tout, je mis quelques reniflements dramatiques. L'homme tomba dans le piège avec une innocence puérile, et il eut un sourire désolé. Il s'excusa ensuite de ne pas y avoir penser tout de suite, se relevant tout en me promettant de revenir avec une couverture. Puis il se dirigea vers la porte en courant presque, mais au dernier moment, il fit demi tour pour me faire face. Tout en enlevant son écharpe immaculée de son cou, il se pencha vers moi et me la passa autour de MON cou. Du MIEN. Oui, il fit cela. Et avec un sourire ravi, comme si il en était heureux. Il repartit ensuite, moment que je profitai pour me retourner vers la fillette. Je ne souriais pas, j'étais avec mon visage habituel : terne et triste, mais pourtant, il y avait comme une touche triomphale dans mon regard. Elle était bouche bée, ne croyant certainement pas que son père avait pu ME donner son écharpe à moi et pas à elle. Pour la première fois de ma vie, je me sentais supérieure. Et importante, aussi. J'avais comme l'impression que je ne vivrais jamais cela une deuxième fois, sans que cela m'empêcha de profiter de l'instant. Mais la peste, elle, n'avait pas du tout aimer. Non, sa bouche si belle et si souriante était devenue une grimace horrible et haineuse. Oui, elle me détestait encore plus. Elle m'avait toujours détestée, mais à ce moment,' c'était pire que tout. Ses yeux, deux puits luisant d'une jalousie folle, me regardèrent avec une fureur incroyable. Elle se releva de son lit d'un bond et atterrit sur son moi dans le même geste. Me trouvant clouée au sol, je ne vis qu'un éclair argenté avant de sentir une douleur au bras que j'avais levé dans le but de me protéger. Alors que mon cri franchissait mes lèvres, je la vis se mettre à califourchon sur moi, un objet brillant dans la main. La dague. Oh, la dague. Moi qui avais menti pour lui échapper, me voilà de nouveau confronter à sa surface lisse et dangereuse. Je n'eus cependant le temps de réfléchir plus, car elle leva son arme une nouvelle fois. Elle ne me manquera pas, j'en avais la certitude. J'allais mourir. J'allais mourir et je n'avais rien fait de ma vie. À part pleurer et m'apitoyer sur mon sort, je n'avais rien fait. Ma vie avait été si mauvaise et j'allais mourir maintenant. La vie est cruelle. Jeu à double tranchant, à la lame si obscure d'un côté que brillante de l'autre. Malheureusement pour moi, j'avais hérité de la face sombre de cette épée qui ne possédait de cœur. Puis, dans cet éclair de lucidité qu'ont les gens lorsqu'ils meurent, mes forces revinrent brusquement revenues. Sans que je ne puisse me l'expliquer, ma peste se retrouva sous mon corps à califourchon sur le sien. Elle avait toujours son arme à la main, et je lui pris rapidement. Je devais la tuer. Tout en moi le réclamer. Je voulais voir son sang couler le long de cette dague, le long des mes doigts. Je voulais le goûter, ne serait-ce qu'une fois, passer ma langue sur ce fluide vital et m'en abreuver. En moi le froid avait succombé, laissant place à une chaleur infernale qui bouillait en moi. J'aurais voulu hurler mon désir de boire le sang de cette fillette qui avait pourtant mon âge. Mais je ne pouvais accomplir un acte d'une telle cruauté. Malgré mon aversion à son égard, je ne pouvais le faire. Seulement, en pensant ces mots, je me dis : « Mais la vie est cruelle. Ce n'est qu'une série de meurtre. Regarde toi, pour te nourrir, tu dois tuer des animaux. Des êtres vivants. Cela revient au même. C'est un cercle vicieux et sans fin, continuel. Tue-la donc. Elle le mérite. ». Ce ne fut pas réellement moi qui pensai cela, c'était une petite voix sinueuse dans ma tête. Et les paroles qu'elle prononçait étaient si vraies, si justes. Les yeux écarquillés, j'enfonçai la dague dans son ventre. J'étais comme hypnotisée, sachant faire les gestes exacts sans jamais les avoir fait auparavant. Ma main vint bâillonner sa bouche pour faire disparaître tout cris de douleur, et l'autre, celle qui tenait la lame, se redressait de nouveau pour frapper encore. Mais cette fois, je ne laissai pas partir mon coup au hasard. Je fis bien attention d'entailler légèrement le cou de ma victime. Dans un reflet de sourire sadique, je pris mon écharpe et la passai autour du cou de la peste, avant de m'en servir pour rapprocher la blessure de ma bouche. Et dans un gémissement de plaisir, mes lèvres se collèrent contre la peau suintant de sang, buvant ce liquide rougeoyant. Le tissu si blanc et si pur se colora lentement de cette couleur qu'avait ce fluide, prenant une teinte macabre. Où étaient ses parents ? Je n'en avais aucune idée, mais ils valaient mieux pour eux qu'ils ne viennent pas. Ma proie poussa un petit cri de douleur qui s'étouffa et mourut dans un soupir qui me donna des frissons me long de ma gorge, tandis que je m'abreuvais de cette texture coagulante. Je bus encore de ce nectar divin qui coulait à flot de sa gorge, m'arrachant toujours des gémissements gourmands. Que c'était bon ! Mais je dus mettre fin au carnage, lorsque ma boisson devint sans goût, la vie l'ayant quitter. Au loin, une horloge sonna les douze coups du soir. Et de ma main, je plantai dans un grand bruit sourd la dague dans le cœur de la peste, créant ainsi le treizième coup de minuit.
Je me redressai alors, tout en récupérant mon écharpe et la replaçant autour de mon cou si frêle. Sans un bruit, je quittai la pièce. Cependant, au seuil de la porte, je m'arrêtai et jetai un regard derrière moi. Le parquet de bois à la couleur marbrée était sanguilonant, souillé par le sang que j'avais moi-même versé. Quelques taches étaient séparées du reste, venant vers moi, et je compris que mon écharpe laissait s'échapper quelques preuves de mon crime au goutte à goutte. Je pris le tissu du bout des doigts et le rapprochai ma bouche, mordant dedans à pleines dents. Mais le goût divin avait disparu, alors je disparus sans demander rien d'autres, mon nounours toujours serré dans mes bras.




Surnom : Alex.
Âge : Quatorze ans.
Comment avez-vous trouvé Whiteriver Town ? Partenariat.
Un commentaire, une idée ? Euh, il me semble que les codes sont mal placés sur Mozilla. Cx J'ai rien dit ! :D
Maintenant, la question sur le discours du juge Simsons qui vous permettra d'obtenir votre titre de séjour. Quel geste fait le juge Simsons pendant l'intégralité de son discours ? [ARMORED TITAN VALIDATION - Marilyn]


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Marilyn Brandon
Marilyn Brandon

Messages : 313
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MessageSujet: Re: Les Treize Coups de Minuit.   Les Treize Coups de Minuit. I_icon_minitimeMer 22 Mai - 19:28

dead
Validatioooon




Coucou Alexandra, et re-bienvenue sur IaFL ^w^

Pour ta fiche, je trouve cela intéressant que ton perso cumule à la fois des qualités de Tulip et d'Orchid, et que au final tu aies choisi les Orchids! Elles ont besoin de dures à cuir les ladies!

Ta fiche est bien écrite, même si je suis pas méga fan des narrations au passé simple, mais chacun son truc ^^ Il y a un côté malheur de Sophie dans son histoire huhu. En tout cas j'étais de tout coeur avec elle pour qu'elle remettre à sa place le peste blonde grrr >< (bon je m'attendais pas à ce qu'elle la tue mais bon xD) Puis une histoire très centrée sur l'enfance, ça change! Je ne sais pas ce qu'est devenue Alex maintenant mais j'ai pas envie de la croiser dans la rue xDD Tu développeras tout ça par RP

Fais juste attention, j'ai remarqué quelques erreurs d'etourdissement genre mettais -> m'étais. (Oh et c'est bien étaient au pluriel xD)

Bref, tu est VALIDEE!
Je te donne bientôt ton rang et ta couleur!
Je t'invite à aller lire le Livre d'Or dans la Bibliothèque et poster tes liens!

Je te souhaite un bon jeu parmi nous >w<

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